Y a-t-il un risque accru de cancer en cas de traitement hormonal de substitution ?

La question d’un risque accru de cancer du sein lié à un traitement hormonal substitutif (THS) est complexe et nécessite une évaluation minutieuse des données et informations disponibles ainsi qu’un conseil personnalisé à la patiente et par son médecin.

Par le passé, des études telles que la Women’s Health Initiative (WHI) ont indiqué que certaines formes de traitement hormonal substitutif pouvaient être associées à un risque accru de cancer du sein, notamment en cas d’utilisation à long terme.

En conséquence, le traitement hormonal substitutif a été moins utilisé pour prévenir des maladies telles que l’ostéoporose et pour traiter les troubles de la ménopause.

Entre-temps, d’autres études ont été menées, qui permettent d’avoir une vision plus nuancée.

Des études récentes ont montré que le risque de cancer du sein peut varier en fonction du type d’hormones utilisées, de la durée d’utilisation, du moment du début du traitement et des facteurs de risque individuels.

Par exemple, une dose plus faible d’œstrogènes, une application locale (topique) ou l’utilisation de certaines préparations hormonales peuvent réduire le risque de cancer du sein.

La fameuse étude WHI

L’élément déclencheur de la peur des effets secondaires est une étude publiée en octobre 2002 par la Women’s Health Initiative, dont les données ont été mal interprétées et reproduites pendant des années.

L’étude a porté sur des femmes ménopausées d’un âge moyen de 62 ans qui avaient pris des hormones à un moment ou à un autre et qui étaient généralement en surpoids.

Les résultats de la Women’s Health Initiative (WHI) ont continué à être analysés et interprétés au cours des années qui ont suivi leur publication, et certaines des conclusions initiales ont été révisées ou modifiées. Une révision importante a concerné l’interprétation des résultats relatifs au traitement hormonal substitutif (THS) et à son impact sur le risque de maladies cardiovasculaires et de cancer du sein.

La révision a eu lieu pour plusieurs raisons :

1. Différences entre les groupes de traitement : L’étude WHI a porté sur un groupe hétérogène de femmes présentant des caractéristiques et des profils de risque différents. Certaines femmes ont commencé l’hormonothérapie après la ménopause, d’autres plus tard. Cela a entraîné des effets différents de l’hormonothérapie en fonction du moment du début du traitement et d’autres facteurs individuels.

• Type d’hormones utilisées : l’étude WHI a utilisé des formes spécifiques d’œstrogènes et de progestatifs pour le traitement hormonal de substitution. Il a été constaté que différentes préparations hormonales peuvent avoir des effets différents sur la santé. Les résultats de l’étude WHI ne peuvent donc pas nécessairement être appliqués à d’autres préparations hormonales.

• Analyse à long terme : au fur et à mesure du suivi, d’autres données ont été collectées, ce qui a permis d’évaluer plus précisément les effets à long terme de l’hormonothérapie. Cela a conduit à une approche plus nuancée des risques et des bénéfices de l’hormonothérapie substitutive.

OK, et qu’est-ce que cela signifie pour moi ?

En aucun cas, les hormones ne doivent être prises à l’aveuglette. Les hormones ne sont pas la solution pour toutes les femmes. La première étape consiste toujours à en parler avec ton médecin. Et une fois que la décision de prendre des hormones a été prise, tu ne dois les prendre que le temps nécessaire.

Dans le cadre d’un traitement hormonal de substitution, il convient également d’utiliser la «fenêtre» optimale. Elle décrit la période de 10 ans après les dernières règles. Si cette fenêtre est manquée, les troubles peuvent avoir de graves conséquences physiques.

Tu devrais aussi faire attention à ton corps. Si tu te sens bien pendant la pause sans hormones, il est fort probable que tu puisses aussi t’en passer.

Quand dois-je prendre des hormones ?

Si les symptômes de la ménopause affectent fortement ta qualité de vie, les hormones doivent également être envisagées. Le dosage est adapté individuellement et il existe aujourd’hui également des hormones bio-identiques. Il faut noter que le traitement à base d’œstrogènes doit être combiné avec la prise de progestérone afin de protéger l’utérus (contre le cancer). En ce qui concerne les formes d’administration, les applications transdermiques telles que les patchs ou les crèmes sont préférables à la prise orale.

En résumé, nous pouvons énumérer les avantages et les inconvénients suivants d’une hormonothérapie :

Avantages

• Protège contre l’ostéoporose
• aide en cas de symptômes de la ménopause (voir à ce sujet les explications sur les symptômes de la ménopause)
• Réduit le risque de maladie cardiaque.

Inconvénients

• L’œstrogène doit être pris avec de la progestérone.
• Le risque de cancer du sein est légèrement plus élevé avec les préparations combinées.
• En cas de prise orale, il existe un risque légèrement accru de caillots sanguins et d’accident vasculaire cérébral.

Et si j’avais peur de ça ?

Chaque femme est unique et a droit à un traitement individuel. Si tu as peur d’une thérapie hormonale, ne te laisse pas non plus convaincre.

Un changement de style de vie et des remèdes à base de plantes peuvent également atténuer les symptômes. En principe, aucune femme ne devrait avoir à souffrir.

Il est toutefois important d’être conscient des inconvénients qui surviennent si rien n’est fait.

Et n’oublie pas qu’au milieu de la vie, tout le monde a un risque accru de cancer et que cela n’est pas forcément lié aux hormones.

Parle à ton médecin

Il est important de souligner que la décision de suivre un traitement hormonal de substitution est individuelle et doit être prise en concertation avec un médecin qualifié. Les femmes devraient tenir compte de leurs propres facteurs de risque de cancer du sein, de leurs symptômes de ménopause et de leurs préférences lorsqu’elles évaluent les avantages et les inconvénients potentiels d’un traitement hormonal substitutif.

Des contrôles réguliers et une communication ouverte avec le médecin sont également importants afin de minimiser les risques et de garantir le meilleur traitement possible.

Nous espérons que ces informations t’aideront à mieux comprendre la ménopause et à prendre des mesures pratiques pour y faire face. Si tu as besoin d’un conseil personnel ou d’un soutien sur ton chemin à travers la ménopause, contacte The Women Circle ici.

Dans notre prochain numéro, toujours le samedi à 9 heures, nous aborderons d’autres aspects de la ménopause et de la santé des femmes. Restez informée et sentez-vous bien dans cette phase particulière de votre vie.